« Cher ami,
La vigne et le vin sont parmi les centres vitaux du Chili. Je constate, à travers votre initiative que, pour la première fois, est abordée sérieusement cette bénédiction de notre territoire, sa culture, son travail, son art et sa science ».

 

 

 

 

C’est Pablo Neruda, Prix Nobel de Littérature, qui s’adresse ainsi à Arturo Perez Rojas, le 31 mars 1973, soit un peu moins de six mois avant d’être (très probablement) assassiné.

Rarement un vin aura porté le goût du tragique, du souvenir, de l’amour, comme celui de La Piedra Sagrada (la pierre sacrée). Il aura fallu attendre plus de quarante ans, que l’Histoire passe, que les hommes aient fini de pleurer, avant que le vin d’Arturo Perez Rojas soit tiré de cette terre d’exception, serrée entre l’Océan Pacifique, la Cordillère des Andes et le désert d’Atacama.

Au début des années 70, Arturo Perez Rojas, ingénieur agronome, œnologue, dirigeait les premières réformes pour la protection et le développement des vignobles chiliens. Son exil forcé, après le coup d’Etat du 11 septembre 1973, ne fit qu’accentuer son attachement à cette culture. En France, pendant trente ans, il a bien évidemment continué d’apprendre, et c’est à la fois en expert, en

 

homme de science et en enfant prodigue qu’il a choisi ces quatre hectares et demi de la vallée de Alto Maipo, berceau des plus grands vins chiliens, pour y planter ses pieds de cabernet sauvignon.

Il savait que pouvait naître de cette terre l’un des meilleurs vins du monde. Il a mis toute son énergie, son intelligence, sa foi dans la création de ce vignoble au milieu duquel, peut-être en hommage à la France qui l’avait accueilli, lui et sa famille, il a voulu faire construire une tour, évocation d’un des plus célèbres vignobles de Bordeaux. C’est dire s’il plaçait la barre haut.

C’est au cours de la construction de cette petite tour symbolique que fut découverte une « piedra tacita », pierre sacrée des peuples amérindiens, sorte d’autel dédié à des rites ancestraux aux significations encore mal établies de nos jours.
Un mystère aura donc donné le nom de ce vin.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

AUJOURD’HUI
L’ensemble du vignoble a été pensé et réalisé à partir de 2002 dans un respect rigoureux du terroir, avec utilisation des technologies de pointe : autonomie en eau, irrigation goutte à goutte, contrôle du gel par aspersion, et distribution des plants en accord avec la course du soleil austral. Son unique objectif fut de magnifier le cépage originel cabernet sauvignon sur un terroir d’exception : Pirque, dans le Valle de Alto Maipo, au pied de la cordillère des Andes à 650 mètres au-dessus du niveau de la mer, non loin de Santiago.

A la mort d’Arturo Perez Rojas, en 2013, son épouse Tela et ses quatre enfants ont voulu poursuive son œuvre, la faire aboutir. N’étant pas « de la partie », ils ont demandé conseil à Eric Verdier qui a immédiatement reconnu le caractère exceptionnel de ce terroir. Tombé en admiration pour le travail d’Arturo Perez Rojas, qui correspond en tous points à sa propre philosophie du vin, c’est lui qui « orchestre » l’ensemble des productions de la Piedra Sagrada.

 

 

 


Arturo, Marcela,
Lorena, Marco

Éric Verdier, spécialiste en analyse sensorielle des grands vins, expert en classification de terroir viticole, http://eric-verdier.com/

Ce fut Jacques Luxey, fondateur des dégustations du Grand Jury, qui a détecté son don unique : "Un don exceptionnel et rare, une passion dévorante, une conscience et une application de chaque instant, font d'Eric Verdier sans doute le plus grand dégustateur du monde."

A 21 ans, il est sélectionné parmi les 40 meilleurs dégustateurs du monde pour participer à la prestigieuse dégustation des grands millésimes de Petrus de 1926 à 1976. Confronté aux célébrités de la profession, il est classé 2e.

En 1988, il publie son premier dossier de dégustation dans lequel il parle de molécules, d'acidité, d'ions, d'anions, de levures... ; c'est le début d'une carrière dédiée à l'analyse fine et précise des vins les plus prestigieux. Il bénéficie du soutien des plus grands noms de la viticulture française : Émile Peynaud, Jean-Paul Gardère (Château Latour), Henri Jayer (Vosne-Romanée), Comte Alexandre de Lur Saluces (Château Yquem), Didier Cuvelier (Château Léoville Poyferré), Marcel Guigal, Claude Ricard (Domaine Chevalier), Jean Lenoir (Le Nez du vin)...